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Menus travaux pour monture et cavalier

5 avril 2013

De l'importance de la détente...

La détente est un moment incontournable et surtout extrêment important lors d'une séance de travail.

Souvent, la détente est négligée dans les centres équestres. A tort. On trotte parce que le mono a dit de trotter et on tourne en rond bêtement en restant sur la piste en attendant que l'exercice, le vrai, commence...

Pourtant, la réussite d'un exercice dépend à 80 % de la réussite de la détente. Il faut donc détendre intelligemment, en fonction du cheval, du cavalier, du couple, de l'exercice ultérieur ou de tout cela à la fois.

Voici donc quelques rappels sur cette notion importante qu'est la détente.

I/ A quoi sert la détente?

Comme énoncé en introduction, la détente peut dans un premier temps servir à préparer un exercice. Si vous travaillez seul, amorcez l'exercice en orientant votre détente. Par exemple, vous souhaitez travailler l'épaule en dedans, insistez à la détente sur l'incurvation de votre cheval et ce de manière progressive. Rappelez-vous qu'il est important de ne pas brusquer votre cheval.

Si vous montez en cours, demandez à votre moniteur ce qu'il a prévu de vous faire travailer afin de pouvoir orienter votre détente.

La détente peut également servir, si c'est la première fois que vous montez un cheval à faire connaissance avec lui. Soyez attentif à votre détente. "Testez" gentiment le cheval en lui proposant différents exercices : transitions, courbes, changements de plis... C'est ainsi que vous repérerez très vite les petits défauts que peut avoir le cheval (s'il est plus raide d'un côté que de l'autre, s'il a du mal à engager les postérieurs, s'il a tendance à creuser son dos etc...). Vous pourrez ensuite, après analyse des défauts du cheval, choisir un exercice qui visera à corriger l'un de ces défauts.

Enfin la détente peut servir à donner confiance au cheval, au cavalier ou au couple. Donner confiance au cheval, c'est surtout lorsque l'on monte de jeunes chevaux, des chevaux dits "tardifs" ou des chevaux "craintifs". Il faut donc à ce moment se servir de la détente pour montrer au cheval tout ce qu'il y a à voir. Faire par exemple un cercle autour des plots, parce que tout le monde le sait, les plots ca fait peur :) ou progammer une transition vers l'arrêt entre deux chandeliers (qui là aussi peuvent être très effrayants) sont deux exemples d'exercices qui permettent au cheval d'avoir confiance en lui et en son cavalier.

Donner confiance au cavalier. Je pense ici aux cavaliers qui reprennent l'équitation après un arrêt assez long ou tout simplement aux cavaliers débutants. Dans ce cas, il peut être utile de faire une détente en reprise, plutôt qu'individuelle en insistant sur la détente du cavalier plus que sur celle du cheval. Proposez aux cavaliers de faire des étirements pour s'échauffer, cela les obligera à lâcher les rênes. Et se rendre compte que l'on peut monter sans rênes ou sans étriers c'est très confiançogène ! Il faudra néanmoins penser ici à sélectionner des chevaux adaptés à ce genre d'exercies et qui s'entendent bien, car ils devront se suivre.

Et puis donner confiance au couple. Tous les couples chevaux/cavaliers ont un jour eu ce sentiment de découragement face à de mauvais résultats, de mauvaises critiques. Tous les couples ont eu des passages à vide, des moments de doute... Dans ces cas, on ne sait plus que faire, l'envie de monter du cavalier peut progressivement se perdre, tout comme l'envie de travailler et de donner le meilleur de lui-même du cheval peut être gravement affectée...

Dans cette situation, outre le travail à pied que je trouve parfaitement adapté et sur lequel je reviendrai plus tard, le fait de monter en faisant juste une détente peut aider le couple à regagner sa confiance. Parce que la détente n'impose pas d'exercices, il n'y a pas de risques de se fâcher et de se prendre la tête. On fait ce qu'on sait faire et on reprend les bases. Le fait de ne faire qu'une détente pour retrouver la confiance que l'on avait l'un en l'autre est également particulièrement adapté aux couples qui ont eu des accidents physiques, comme le panache par exemple.

 

II/ La détente en dressage

Lorsque le thème de la séance est dressage ou travail sur plat, pensez que vous allez demander à votre cheval de se mobiliser latéralement et longitudinalement. La détente doit préparer ce travail.On choisira bien évidemment d'accentuer légèrement le travail latéral ou longitudinal en fonction de l'exercice ultérieur.

Voici un exemple de détente que j'utilise régulièrement en dressage :

- d'abord je commence par 5 minutes de pas actif. Au départ rênes longues, je laisse le cheval se détendre et découvrir l'environnement, même s'il y est déjà habitué car certains chevaux, naturellement craintifs ou parfois joueurs ont besoin de revisiter régulièrement leur lieu d'entraînement.

Ensuite le cheval est mis bas ou est laissé dans son placer naturel pour faire quelques cercles, quelques transitions vers l'arrêt voire quelques flexions de Baucher pour préparer à l'assouplissement.

- enuiste je passe au trot pour environ 10 à 15 minutes. Je maintiens le cheval dans une attitude basse (ou le laisse dans son placé naturel) en veillant dans un premier temps à l'engagement des postérieurs. Le cheval doit être actif et désireux de se porter naturellement vers l'avant. Bref, il doit avoir de l'implusion.

Pour des chevaux manquant cruellement d'impulsion, il est judicieux d'effectuer des transitions : il est possible d'allonger le trot (sur une diagonale ou une longueur (sur la piste ou en piste intéreure c'est encore mieux pour travailler la rectitude) ou d'effectuer des transitions au pas ou vers l'arrêt, puis de redemander le trot en veillant à chaque fois à ce que le cheval engage ses postéreiurs sous la masse dans ses départs. Pour cela, le cavalier doit se sentir "propulsé" vers l'avant.

Lorsque la mise en avant est satisfaisante, on peut commencer à plier un peu le cheval. D'abord sur de grands cercles que l'on peut progressivement raccourcir en activant la jambe extérieure (qui normalement sert de jambe de position, maintient les hanches et est donc inactive). Attention à ne pas trop raccourcir les cercles : passer de 20 à 12 mètres, c'est bien. On peut s'aider de plots ou de barres au sol pour symboliser les cercles :

dessin_1                                                     

dessin_2

Après cet exercice, il peut être judicieux de repartir sur une diagonale et de demander un léger allongement du trot afin de remettre un peu de mouvement en avant.

Un autre exercice pour plier le cheval que l'on peut utiliser est la serpentine. Commencer par trois boucles, puis passer à quatre boucles. Pensez à inverser vos aides sur la ligne du milieu et à regarder du côté où vous allez. Il est possible sur la ligne du milieu d'effectuer une transition vers l'arrêt, de reculer et de repartir dans un trot actif. Mais ceci doit être fait en fin de détente car le reculer va remettre le cheval sur les hanches, donc le forcer à relever son encolure et on rappelle qu'en début de détente le cheval est bas.

Pour plier on peut aussi faire un cercle et repartir sur la piste ou en piste intérieure en épaule en avant quelques foulées. Puis on remet de cheval droit et on redemande.

De manière générale, essayez de varier vos exercices de manière à ne pas "blaser" votre cheval.

- la détente se termine par un petit temps de galop (2 minutes). Le départ au galop peut se faire à partir du pas, du trot ou du reculer. Ici, on vérife que le cheval est bien mis en avant. On peut proposer de passer à un galop moyen, puis de revenir au galop de travail en partant sur un cercle. Ensuite, on peut prendre une diagonale et demander une transition ou un changement de pied pour effectuer le même travail à l'autre main.

Après tout ça, le cheval et le cavalier sont bien échauffés et prêts à attaquer l'exercice.

 

III/ La détente en obstacle

Pour une détente obstacle, je préfère privilégier l'implusion du cheval et pourquoi pas si l'exercice inclut des tournants la souplesse du cheval.

- je commence aussi par marcher rênes longues d'un pas actif, environ 3 à 5 minutes. J'effectue quelques transitions vers l'arrêt, quelques flexions, quelques cercles.

- puis je passe au trot pour une dizaine de minute. Pour l'obstacle je préfère faire une courte détente pour préserver un peu mon cheval. Au trot j'effectue beaucoup de transitions, en piste intérieure surtout. Je veille à ce que mon cheval réponde parfaitement à la jambe et reste parfaitement droit dans ses transitions. Si le travail inclut des courbes je fais quelques 8 de chiffres en accélérant le trot sur l'arc de cercle, pour préparer mon cheval à aller chercher l'énergie dans les courbes.

- enfin, je termine par galoper (en équilibre au-dessus de mes pieds, bien sûr). Je cherche un galop régulier, un galop d'obstacle. Une fois ce galop imprimé, je me permets de faire quelques transitions dans l'allure : j'accélère le galop et le ralentis. Toujours pour vérifier l'impulsion de mon cheval. Puis je change de pied et passe à l'autre main. Enfin je termine par une transition vers l'arrêt, je recule pour basculer le poids de mon cheval sur les hanches et je redemande le galop. Le galop obtenu à partir du reculer est de meilleure qualité qu'un départ au galop par perte d'équilibre.

Dans le galop pris à partir du reculer, le cheval a son poids qui se reporte sur l'arrière main ce qui est indispensable pour aller sauter.

 

IV/ La détente en compétition


La détente en compétition porte encore mieux son nom, car pour le coup, elle permet vraiment de détendre cheval et cavalier. On revient à ce qu'on sait faire depuis toujours, mais encore une fois, il faut utiliser intelligemment ce temps imparti.

Pour un concours de dressage, inutile de dérouler 10 fois de suite la reprise. En plus bien souvent cela n'est pas possible. Alterner le travail des figures sur lesquelles vous pêcher un peu avec celui des figures que vous maîtrisez. Et (ça sera pareil pour l'obstacle) faîtes abstraction des gens qui veulent vous impressionner, ne vous laisser pas déstabiliser.

Commencer par marcher pour faire découvrir à votre cheval ce nouvel environnement, mais ajustez vos rênes. Il est difficile de marcher rênes longues avec des cavaliers sui évoluent dans tous les sens et qui hurlent "verticaaaaaaaaaaaaaaaaal", "oxeeeeeeeeeeeer" en CSO.

Profitez-en pour travailler un peu le pas allongé si vous en avez dans votre reprise. Passez au trot pour une dizaine de minute. Laissez votre cheval bas quelques minutes (une ou deux) et remontez le progressivement. Même chose que précédemment : veillez d'abord à la mise en avant, puis partez sur des cercles et commencez à le plier. Ne galopez pas. Vous le ferez en travaillant quelques figures. N'oubliez pas de préserver votre cheval. Si vous montez en CLUB, le cheval aura peut être d'autres reprises à enchaîner derrière... Pensez à lui.

Pour un concours de CSO, je m'arrange pour marcher en dehors du paddock, comme ça je trotte directement en entrant. Je vérifie que mon cheval est en avant en effectuant des transitions dans l'allure car dans un tout petit carré de détente, il est difficile de faire des transitions vers l'arrêt sans gêner. Puis je repasse au pas quelques minutes (1 en général) afin de resangler et de souffler avant de galoper en équilibre. Si possible, je fais quelques cercles en demandant le changement de pied, ce qui m'aidera pour mon parcours ultérieur.

Puis je repasse au pas et j'attaque les sauts. (2 x croisillon ; 2 x vertical ; 2 x oxer), j'attends et j'en resaute un avant d'entrer en piste.

 

V/ Conclusion

Ne négligez pas la détente, c'est à ce moment que vous commencez à travailler, que vous préparez l'exercice que vous allez effectuer ou le parcours d'obstacles que vous allez enchaîner.

La détente c'est déjà du travail, sans qu'on n'y pense vraiment...

 

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